Etant donné le coût des denrées alimentaires et du coût de la vie à la Réunion, le gaspillage revêt un aspect d’autant plus inadmissible !
Ce point est d’autant plus flagrant dans nos cantines scolaires.
Ainsi, il faut noter également que le poids des dépenses alimentaires à la Réunion est plus conséquent qu’en métropole.
Si un métropolitain faisait ses courses à la Réunion, ces mêmes courses lui coûteraient 36,6% plus cher (données Insee 2010).
Quand nous savons que dans les cantines scolaires des tonnes d’aliments sont gaspillés ! Ce gaspillage représente un prélèvement inutile de ressources naturelles, telles que les terres cultivables et l’eau, et des émissions de gaz à effet de serre qui pourraient être évitées.
En outre, beaucoup de réunionnais étant dans le besoin et pourraient en bénéficier !
Des expériences sont menées pour réduire ce gaspillage et organiser des filières efficaces.
REGAL (RÉseau de lutte contre le Gaspillage Alimentaire) est un acteur important du secteur. Cette association lutte activement contre ce gaspillage alimentaire et passe à la vitesse supérieure à La Réunion. Depuis octobre 2019, REGAL est opérationnel sur l’île. C’est le premier réseau de ce type en outre-mer. Son objectif : -50 % de gaspillage alimentaire d’ici 2025, en phase avec le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire. La démarche est d’ailleurs issue de l’appel à projets du Programme national pour l’alimentation (PNA).
Nous n’inventons rien… il s’agit juste de renouer avec la sagesse des Gramounes pour qui la nourriture était précieuse. C’est à nous, aujourd’hui, d’AGIR solidairement contre le gaspillage alimentaire, contre la surconsommation, contre l’industriel à tout va, contre le packaging sous plastique, contre la malbouffe.
Comme toujours, des constats, des études et des actions limitées.
Ne serait-il pas le moment de passé à l’action? Chaque établissement pourrait par exemple constituer un comité de pilotage composé au moins d’un représentant, de la cantine, de la cuisine, de la commune, de la collectivité en charge de la collecte des repas … pour proposer des solutions simples puisque certains réunionnais sont en manque de nourriture, et que certains, n’ont pas d’autres choix que de faire les poubelles des commerces la nuit.
Oui, des constats et des études mais des contrôles précis seraient également facteur déclencheur de prise en compte de cette problématique.
Ainsi par exemple, ne devrions-nous pas demander aux autorités sanitaires compétentes une autorisation de procéder, au sein de cantines désignées aléatoirement, à la pesée des restes alimentaires sur une période déterminée, en prenant en compte les plats non servis ainsi que les restes provenant des assiettes qui ont été servies.
Agissons rapidement pour la redistribution afin de Lutter Contre La Faim à la Réunion en donnant à ceux qui en ont besoin.
Un double effet : réduction du gaspillage et donc de la pollution et lutte contre la faim.
Le sujet est certainement très vaste et compliqué. Il faudrait certainement agir en amont en adaptant les plats cuisinés aux goûts et à la culture locale.
Ne faudrait-il pas également éduquer nos enfants à la nutrition et ainsi contrer la vague déferlante de la mal bouffe?
Il est souvent facile de faire plaisir à nos marmailles en leur donnant des plats qu’ils aiment plutôt que de les éduquer à mieux se nourrir. Nous démissionnons trop vite de notre rôle de parent. Et nous devons inculquer à nos enfants la capacité de choisir ce qui est le meilleur pour eux (du point de vue alimentaire notamment).
Autre sujet : la recherche constante de profit au sein des sociétés du secteur de l’agro-alimentaire, ceci au détriment de la qualité, de la diversité et de l’approvisionnement local (souvent plus couteux et compliqué que la vente de produits sous vide).
Des expériences existent. Sont-elles symboliques ? Elles ont le mérite d’exister…
Ainsi, dans le cadre de la lutte contre le gaspillage alimentaire, la mairie de Saint-Denis a décidé d’utiliser les surplus alimentaires des restaurants scolaires pour préparer de nouveaux repas à destination des plus démunis. Pourquoi l’ensemble des communes ne suivent-elle pas cet exemple ?
La plupart des réunionnais luttent contre la vie chère, alors réfléchissons pour diminuer le gaspillage !
La Réunion est le département français qui, année après année, cumule les taux record de chômage et de recours aux minima sociaux. Ne devrions-nous pas avoir une réflexion sur la création d’emplois durable pour la récupération, la transformation … (vraie approche qui touche la plupart des sujets abordés).
Dans « temps longtemps » les employés, récupéraient les restes pour nourrir leurs animaux ; mais depuis peu, les responsables des cantines interdisent aux salariés et au public de les récupérer en mettant en cause une loi ne donnant plus le droit ni de distribuer ni de donner les restes (règles d’hygiène obligent).
Pour lutter contre le gaspillage dans les cantines scolaires de Lyon, la mairie a décidé que certaines denrées non consommées seraient redistribuées à des associations relevant de l’urgence alimentaire. Un premier pas qui en appellerait d’autres…
Des Fruits, produits laitiers, compotes, plats cuisinés… Plus d’une tonne de denrées récupérables sont jetées chaque jour à la cantine d’une école chaque jour.
Il existe des bonnes volontés, des énergies, des associations qui souhaitent agir concrètement. Il faut que les communes prennent la décision de signer des conventions avec des associations d’aide alimentaires habilitées pour leur permettre de collecter et de distribuer des denrées ou plats préparés encore consommables et non servis au sein des restaurants scolaires ou de la cuisine centrale.
Certains produits peuvent et doivent être transformés par une structure adaptée et en faire de la compote, confiture ou fruits séchés ou bien en coulis, panure et autres et redonné à l’école pour les goutté ou cherché d’autre piste de distribution. Des entreprises de transformation, de séchage de fruits et de conserverie pourraient être des opportunités de création d’emplois engagés localement. « Zéro déchet, zéro gaspillage » en favorisant l’approvisionnement en produits bio locaux, devrait être une volonté politique publique…
Qu’en pensez-vous et quelles solutions pouvez-vous apporter à la lutte contre le gaspillage alimentaire ?
Connaissez vous des expériences locales à ce sujet ?
Quelles propositions concrètes faire aux instances locales pour organiser globalement sur le territoire une véritable politique locale sur ce sujet ?
N.V.